- ILERDIEN
- ILERDIENILERDIEÉtage du Paléogène créé en 1960 par L. Hottinger et H. Schaub, dans le domaine téthysien, pour les couches situées entre le Thanétien et les couches correspondant aux sables glauconieux de Cuise-la-Motte (bassin de Paris), à Nummulites planulatus et Alveolina oblonga . D’abord fondé sur les biozones d’alvéolines et de nummulites que les auteurs ont établies et retrouvées, de la Suisse (flysch de Schlieren) et de l’Espagne du Nord à la Turquie et à l’Égypte, l’Ilerdien a été créé par référence aux dépôts du sud des Pyrénées centrales (bassin de Tremp, coupe de Campo) et du nord des Pyrénées orientales (Corbières et bordure de la Montagne Noire). Dans la coupe de Campo, il est encadré par un Thanétien et un Cuisien marins.Ces couches ont été depuis longtemps l’objet de discussions stratigraphiques: d’abord considérées comme appartenant à l’Éocène inférieur (L. Carez, 1881), elles furent attribuées en majeure partie au Lutétien (Éocène moyen) à la suite des travaux de L. Doncieux dans les Corbières et de M. Dalloni dans les Pyrénées espagnoles (1903-1930). En France, les couches marines riches en mollusques et Nummulites atacicus passent en effet en continuité au poudingue de Palassou, formation continentale lutétienne, et leur faune, mal étudiée à l’époque et considérée comme endémique, suggérait un rapprochement avec le Lutétien plutôt qu’avec tout autre étage. Nummulites atacicus a été alors considérée comme fossile caractéristique du Lutétien inférieur dans le domaine téthysien, bien que, à l’ouest de Santander, L. Mengaud (1920) ait déjà fait observer qu’on ne la trouvait qu’avec et sous les Nummulites planulatus . Puis, les Suisses Schaub et Hottinger ont démontré la position relative de ces couches sous le Cuisien et, considérant la lacune des couches franchement marines correspondantes dans le bassin de Paris, ont jugé utile d’introduire ce nouvel étage fondé sur cinq biozones d’alvéolines et de nummulites.L’Ilerdien est maintenant considéré, ainsi que le Sparnacien du bassin de Paris, comme le premier étage de l’Éocène, en raison de l’importance du renouvellement faunique qui marque sa base: apparition des vraies nummulites et des grandes alvéolines. Il correspond à l’Yprésien inférieur.
Encyclopédie Universelle. 2012.